GLU : l’union sacrée des chasseurs doit ressurgir…

Vinon-sur-Verdon : les chasseurs à la glu veulent se faire entendre

Remontés contre l’interdiction d’utiliser cette méthode traditionnelle,les chasseurs de toute la région se sont réunis, hier, à Vinon-sur-Verdon

Par Emmanuelle Fabre

Des chasseurs de toute la région, pas uniquement pratiquant à la glu, sont venus discuter de l’avenir de cette chasse traditionnelle. « C’est le combat de la ruralité, c’est un problème politique ».

La salle des fêtes de Vinon-sur-Verdon était bien exiguë pour accueillir les défenseurs des chasses traditionnelles à l’occasion de l’assemblée générale de l’Association de défense des chasses traditionnelles à la grive – qui annonce près de 5 000 adhérents et 6 000 pratiquants à travers les Alpes-de-Haute-Provence, le Var, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes et le Vaucluse. Tous mobilisés plus que jamais après l’annonce par le président Emmanuel Macron en personne de l’interdiction cette année de la chasse à la glu, jeudi 27 août, dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne sur cette méthode de chasse controversée.

Des recours juridiques sont en préparation

« C’est foutu », se désole un homme. « Non, c’est pas terminé, il faut rendre les cartes de vote », tempête un autre…

Quel avenir alors pour cette chasse ? « Je suis très en colère, explique Eric Camoin, président de l’Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive. Quand un ministre s’engage envers un président de Fédération nationale, qui croire ? », interroge-t-il avant de souligner la nécessité d’agir. « Des recours juridiques sont en préparation ». Alain Péréa, député de l’Aude et président du groupe Chasse à l’Assemblée nationale martèle : « La ministre que nous avons, est sous tutelle de la Ligue de protection des oiseaux (LPO, Ndlr) ». Et de recommander : « Il faut s’inscrire dans la durée avec des actions fortes, concertées et légales, montrer que le peuple de la chasse est un peuple respectueux, qui a des valeurs. Si par malheur nous rentrions dans un jeu trop agressif, ce serait gagné pour eux ».

Des chasseurs de toute la région, pas uniquement pratiquant à la glu, sont venus discuter de l’avenir de cette chasse traditionnelle. « C’est le combat de la ruralité, c’est un problème politique ».

La LPO est toujours ciblée, « une bande d’anarchistes qui n’aiment pas la ruralité ». « La bataille de l’opinion, on l’a perdue parce qu’on n’a pas expliqué ce qu’on a fait sur les réseaux sociaux et les écolos l’ont fait » avance un participant.

Concrètement : il ne sera pas possible de gluer cette année. Mais si la chasse est suspendue un an, quid de la dérogation accordée à la France pour pratiquer cette chasse? « Emmanuel Macron dit qu’il va défendre la dérogation à l’Union européenne, alors que Barbara Pompili dit que « c’est une bonne décision car c’est une chasse non sélective ».

Sereine Mauborgne, députée de la 4e circonscription du Var, insiste sur ce point : « Je suis issue des groupes écologistes et pendant très longtemps j’ai cru ce qu’on me disait… On a fait de la chasse un symbole. Mais on ne tue pas les oiseaux, c’est un emprunt à la nature des oiseaux chanteurs. Et ce n’est pas en s’attaquant à la chasse à la glu qu’on va protéger les oiseaux ». L’union sacrée des chasseurs ressurgit : les présidents des fédérations de chasse aux chiens courants et des gibiers d’eau apportant leur soutien. « Notre président de la République a fait des maires des héros. Or, il a reçu 280 signatures de maires : en a-t-il tenu compte ? », vitupère Félix Moroso, président fondateur de l’association et maire de Cruis.

Au final, les chasseurs ont décidé de plusieurs manifestations.